La Dream, aussi appelée Dream Trance ou Dream Music, est un sous-genre de la musique électronique aux influences Trance. Elle a vu le jour en Italie dans la seconde moitié des années 1990. Ce style musical a rapidement rencontré un immense succès commercial. Cependant, sa popularité a été brève, culminant généralement entre 1995 et 1998. Le morceau emblématique de ce genre est sans conteste « Robert Miles – Children ».
Caractéristiques
La Dream se distingue par l’utilisation prédominante de mélodies douces et profondes de piano, accompagnées de nappes planantes. Ces mélodies évoquent une atmosphère onirique et mélancolique. L’objectif de créer une ambiance propice à la relaxation et au repos a inspiré le nom de ce genre musical.
La Dream utilise des rythmes dansants semblables à ceux de l’Eurodance plutôt qu’à ceux de la Trance pure. Les rythmes Eurodance se caractérisent généralement par des tempos rapides et entraînants. Ils présentent une pulsation régulière de kicks percutants et vifs, ainsi que des basses en décalage rythmique (offbeat). Contrairement à la Trance pure, les rythmes Eurodance sont souvent plus simples et répétitifs. Cependant, l’essence de la Dream se rapproche de la Trance grâce à l’importance accordée aux mélodies et à leurs enchaînements complexes de notes.
Les pochettes de disques arborent souvent des paysages idylliques ou holographiques. On y voit des ciels lumineux, des galaxies, des planètes imaginaires, des mers éclatantes, des dauphins ou encore des papillons. Ces images invitent les auditeurs à plonger dans un univers enchanteur et à se laisser emporter par l’atmosphère onirique de la Dream Music.
Morceau emblématique
Robert Miles – Children (Dream Version) (1995)
Histoire de la Dream Trance
Bien que Robert Miles soit souvent considéré comme le pionnier de la Dream grâce à son titre ‘Children’, il est important de noter que ce style musical ne lui doit pas son origine exclusive. En réalité, de nombreux éléments caractéristiques de la Dream étaient déjà présents dans des morceaux plus anciens. Par exemple, « Zyon – No Fate (Struggle Continous Mix) » sorti en 1991 ou encore « Roland Brant – Nuclear Sun » sorti en 1993. Cependant, il est indéniable que la version Dream de « Children » a connu un succès phénoménal. Elle a joué un rôle déterminant dans l’émergence du genre et l’engouement qu’il a suscité entre 1995 et 1998.
Extrêmement populaire, le single « Children », extrait de l’album « Dreamland », s’est vendu à plus de 5 millions d’exemplaires et a dominé les charts de nombreux pays à travers le monde. Selon Robert Miles, ce morceau était avant tout une réponse émotionnelle aux photographies d’enfants victimes de la guerre que son père avait rapportées de son voyage humanitaire en ex-Yougoslavie en 1994. Profondément touché par le sort de ces victimes, Miles a ressenti le besoin de composer un morceau en hommage.
En Italie, l’émergence de la culture rave chez les jeunes adultes et la popularité croissante des soirées en boîte de nuit ont entraîné une inquiétante vague de décès hebdomadaires dus à des accidents de la route. Dans ce contexte, Robert Miles a saisi l’opportunité de calmer l’effervescence des raveurs en fin de soirée avec son morceau « Children », espérant ainsi réduire le nombre de tragédies routières. D’autres morceaux emblématiques de Robert Miles, tels que « Fable » et « One and One », ont également suivi le succès de « Children ».
Le DJ italien Maurizio ‘Mephisto’ d’Ambrosio a rapidement emboîté le pas à Robert Miles avec son titre phare « Voices », qui a connu une diffusion importante sur les radios de l’époque. De nombreux autres morceaux de ce genre se sont fortement inspirés de « Children ». Par exemple, « Celebrate The Love » de Zhi-Vago et le remix du générique de « X-Files » par DJ Dado. Des compilations telles que « Dreamworld », « Dream-Files » et « Dream People » ont vu le jour. Elles rassemblaient les premiers tubes ainsi que de nouvelles créations, parfois signées par un même artiste sous différents alias.
La mode de la Dream s’est avérée particulièrement éphémère. Dès son deuxième album, Robert Miles s’en est éloigné pour explorer des sonorités plus orientées vers le Trip-Hop et le Jazz. En 1998, seules quelques pistes du genre ont été publiées dans les premiers mois de l’année. Un exemple notable est ’14 Hours To Save The Earth’ de Tomski. À compter de ce moment-là, le style a littéralement disparu de la scène.