La Hard Trance est un sous-genre de la musique Trance apparu au début des années 1990, principalement en Allemagne. Elle est influencée par la Hard House, le New Beat belge, et le Hardcore, incluant le Breakbeat Hardcore et le Happy Hardcore.
Caractéristiques
La Hard Trance se caractérise par des kicks percutants, des basses profondes et résonnantes, ainsi qu’un usage fréquent de la distorsion. Le rythme principal est souvent marqué par une réverbération, ce qui accentue la profondeur et l’intensité.
Les mélodies, souvent agressives, intègrent parfois des sonorités acides, accentuant l’impact sonore. Son tempo varie généralement entre 140 et 160 BPM (battements par minute).
Les premières productions privilégiaient des instrumentations simples. Les morceaux récents, en revanche, exploitent des techniques avancées, comme le side-chaining et des synthétiseurs numériques sophistiqués.
Morceaux emblématiques
Des morceaux marquants ont façonné la Hard Trance et contribué à son évolution.
Voici cinq titres incontournables qui capturent pleinement l’essence et l’énergie de ce genre musical :
Jens – Loops & Tings (Fruit Loops Remix) (1993)
Cherrymoon Trax – Let There Be House (1994)
Commander Tom – Are Am Eye? (1995)
Hennes & Cold – The Second Trip (DJ Scot Project Mix) (2000)
Cosmic Gate – Fire Wire (2001)
Histoire de la Hard Trance
L'essor dans les années 1990
La Hard Trance a connu un essor fulgurant en Europe continentale dans les années 1990, étroitement liée aux méga-raves qui attiraient des milliers de fêtards et répondaient à une demande croissante pour un son puissant et rapide.
Cette popularité grandissante a poussé les grandes maisons de disques à accorder des licences pour de nombreux titres à succès. Le genre a gagné en visibilité grâce aux compilations de pionniers et au soutien actif des clubs et raves. Il a également bénéficié d’une large diffusion à la télévision et à la radio, atteignant un public toujours plus vaste.
L’influence de la Belgique
La Belgique a joué un rôle majeur dans la popularité de la Hard Trance dans les années 1990. À l’avant-garde de ce mouvement, le label belge Bonzai Records a produit des titres emblématiques. Parmi ceux-ci, on trouve « The First Rebirth » de Jones & Stephenson, « Rave City » d’Yves Deruyter, « Let There Be House » de Cherrymoon Trax, « The Wave » de The Belgica Wave Party et « Belgium Jump » de Dream Your Dream. Ce label influent a aussi permis de faire connaître ce courant grâce à la présence régulière de ses artistes dans des clubs légendaires comme le Cherry Moon.
L’émergence au Royaume-Uni
Entre 2001 et 2003, la scène britannique a vu naître une variante locale de la Hard Trance, fusionnant UK Hard House et Trance. À cette époque, des labels spécialisés dans la Hard House, comme Tidy Trax et Nukleuz, ainsi que des artistes du même style, ont exploré des sonorités plus proches de la Trance. Des producteurs de Trance, quant à eux, ont commencé à adopter un style plus dur en réaction à la commercialisation croissante du genre. Cette combinaison d’influences a créé une Hard Trance ‘made in UK’, qui a rapidement conquis les dancefloors. Parmi les pionniers de ce mouvement au Royaume-Uni, on compte Guyver, Lee Haslam, Stimulant DJs, BK, et Andy Farley.
Déclin et résilience
L’émergence du Hardstyle a contribué au déclin commercial de la Hard Trance, bien que cette dernière ait joué un rôle précurseur dans ce courant musical. Avec ses kicks plus puissants, le Hardstyle a capté une partie de l’audience de la Hard Trance. Cependant, cette dernière conserve une présence notable, notamment au Royaume-Uni, où DJs et producteurs continuent de créer et de jouer ce style dans des clubs et festivals majeurs. On observe également un retour de la Hard Trance dans les sets d’artistes Techno comme Charlotte de Witte et Amelie Lens, qui revisitent ce style dans leurs performances des années 2020.